5 questions que vous vous posez sur la pose de prothèses mammaires

10 Nov 2022 | Chirurgie mammaire

Dans le cadre d’une chirurgie reconstructrice ou d’une chirurgie esthétique, certaines femmes ont recours à la pose de prothèses mammaires. Cette opération soulève naturellement de nombreuses questions.

Les prothèses (ou implants) mammaires sont composées d’une enveloppe en élastomère de silicone et d’un produit de remplissage qui peut être du gel de silicone ou du sérum physiologique.

Elles sont utilisées :

  • en cas de reconstruction mammaire après un cancer du sein ayant nécessité de retirer toute la glande mammaire (mastectomie) ;
  • en cas de malformation mammaire (syndrome de Poland, seins tubéreux ou agénésie mammaire) ;
  • à des fins esthétiques en cas d’hypotrophie mammaire (seins trop petits ou absents).

Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon des principales questions que mes patientes me posent sur les prothèses mammaires.

1. Quelle est la durée de vie des prothèses mammaires ?

La durée de vie des implants mammaires est en moyenne de 10 ans, cela ne signifie cependant pas qu’il faut absolument les changer au bout de cette période.

Quand faut-il changer ses implants mammaires ?

Après 15 ans, il est plus raisonnable de changer préventivement les prothèses par sécurité.

En effet, leur enveloppe s’use naturellement, même si elle ne montre pas encore de signes de rupture. Après plusieurs années, la paroi des prothèses mammaires s’affine et peut, à terme, se percer. On parle alors de rupture de prothèse.

Il y a le cas échéant 2 possibilités :

  1. La prothèse contient du gel de silicone.
    Celui-ci risque progressivement de sortir de l’enveloppe. Cela n’est pas dangereux puisque le gel de silicone est un gel médical stérile qui ne se diffuse pas dans l’organisme. Ainsi, il restera à côté de la prothèse dans la loge périprothétique (là où est placée la prothèse): on parle alors de rupture intra capsulaire. L’intervention de dépose ou de changement de prothèse doit alors être envisagée sous quelques semaines.
  2. La prothèse mammaire est remplie de sérum physiologique.
    Celui-ci ne représente aucun danger pour l’organisme puisque c’est un liquide inerte. Il n’y a aucune urgence à changer la prothèse en dehors du retentissement esthétique lié au dégonflement de celle-ci.

Peut-on retirer des implants mammaires ?

Il est tout à fait possible de réaliser un retrait pur et simple de prothèses mammaires si la patiente :

  • ne souhaite plus de prothèses,
  • ne les supporte pas bien
  • ne les a pas bien intégrées à son image corporelle.

Il est également possible de réaliser une légère augmentation mammaire sans prothèse par autogreffe d’adipocytes (amas de cellules graisseuses) si la patiente a assez de graisse à prélever sur :

  • les cuisses,
  • les hanches
  • le ventre.

En cas de retrait de prothèse sans changement, l’opération se fait au bloc opératoire sous anesthésie générale courte ou sous sédation. Elle dure moins d’une heure en ambulatoire avec un retour à domicile le jour même.

2. Les prothèses mammaires sont-elles dangereuses ?

Comme pour toute opération, il existe des risques rares mais présents liés :

  • au temps,
  • à la douleur,
  • ou à une mauvaise cicatrisation.

Quels sont les risques liés aux implants mammaires et que faut-il faire dans ces cas-là ?

Il y a 3 risques principaux : 

  1. La rupture de la prothèses
  2. La coque mammaire
  3. Le sérome tardif péri-prothétique

La rupture de prothèse

Des microfissurations, ou de véritables brèches, peuvent survenir après plusieurs années ou après un traumatisme violent avec une perte d’étanchéité de l’enveloppe de la prothèse.

  • Si la prothèse est remplie de sérum physiologique, celle-ci se dégonfle en se vidant. Il n’y a alors aucun risque.
  • Si la prothèse est remplie de gel de silicone, celui-ci va rester contenu dans la membrane qui isole la prothèse. En cas de rupture d’une prothèse remplie de gel de silicone, il faut changer les implants mammaires sans urgence, mais sous quelques semaines.

La coque mammaire

Parfois une  coque, aussi appelée capsule périprothétique, peut se former. L’organisme considère la prothèse mammaire comme un corps étranger et l’isole des tissus environnants en créant une membrane qui va l’entourer. On peut familiairement parler de « rejet » de la prothèse mammaire.
Cette capsule est normalement fine et souple, mais il arrive qu’elle s’épaississe, se calcifie et se rétracte en comprimant l’implant. On parle alors de coque.

En cas de douleur ou de déformation du sein, une intervention est nécessaire pour retirer la coque et changer la prothèse.

 

Le sérome tardif péri-prothétique

Dans de très rares cas, une accumulation de liquide autour de la prothèse peut avoir lieu plusieurs années après la pose.
Dans ce cas, il faut réaliser une mammographie, une IRM et une ponction de ce liquide sous échographie pour pouvoir l’analyser. Si cet épanchement ne se résorbe pas, il peut être nécessaire de changer la prothèse.

3. Peut-on allaiter avec des prothèses mammaires ?

Allaitement et prothèses mammaires sont-ils compatibles ?

Oui, il est possible d’allaiter avec des prothèses mammaires, que celles-ci soient remplies de gel de silicone ou de sérum physiologique.

En effet, le gel de silicone comme le sérum sont contenus dans une enveloppe imperméable. Il n’y a donc pas de risque que le contenu de la prothèse passe dans le lait.

Quel est le laps de temps entre une grossesse et une pose de prothèse ?

Après une grossesse, il faut attendre que le poids soit stabilisé depuis plusieurs mois avant de poser des prothèses mammaires.

En cas d’allaitement, il faut attendre 6 mois à un an après la fin de l’allaitement pour poser des prothèses mammaires.

4. Combien coûte une prothèse mammaire ?

Plusieurs paramètres entrent en jeu dans le calcul du tarif d’une pose de prothèse mammaire. Les plus fréquents sont le coût de l’hospitalisation et des implants mammaires ainsi que les honoraires de l’anesthésiste et du chirurgien.

Coûts d’une pose de prothèses mammaires

Pour une pose de prothèses mammaires, comptez entre 5680 € et 6080 € :

  • 330 € pour une nuit d’hospitalisation à la clinique (1 nuit nécessaire)
  • 600 € à 1000 € de frais de bloc opératoire selon la durée de l’intervention
  • 550 € pour deux implants mammaires
  • 600 € pour les honoraires de l’anesthésiste
  • 3000 € à 3600 € pour les honoraires du chirurgien

Coûts d’un retrait de prothèses mammaires

Pour un retrait de prothèses mammaires, comptez entre 2270 € et 2680 € :

  • 330 € pour une nuit d’hospitalisation à la clinique (1 nuit nécessaire) ou 220 € pour une intervention en ambulatoire
  • 450 € de frais de bloc opératoire
  • 400 € pour les honoraires de l’anesthésiste
  • 1200 € à 1500 € pour les honoraires du chirurgien

Coût d’ un changement de prothèses mammaires

Pour un changement de prothèses mammaires, comptez entre 5080 € et 6580 € :

  • 330 € pour une nuit d’hospitalisation à la clinique (1 nuit nécessaire)
  • 600 € à 1500 € de frais de bloc opératoire selon la durée de l’intervention
  • 550 € pour deux implants mammaires
  • 600 € pour les honoraires de l’anesthésiste
  • 3000 € à 3600 € pour les honoraires du chirurgien

5. Quelles suites après la pose de prothèses mammaires ?

Combien de temps faut-il pour se remettre d’une pose d’implants mammaires ?

Juste après l’intervention les seins sont un peu tendus, il y a de l’œdème. Les prothèses mammaires peuvent alors paraître un peu hautes en raison de l’aspect bombé du sein.
Dans les semaines qui suivent, l’œdème va se résorber, et la prothèse mammaire va prendre sa place.

Après 3 à 6 mois, la prothèse mammaire doit avoir pris sa position définitive. Si elle est encore haute passé ce délai, il n’y a pas de gestes qui permettent de la faire descendre. Une intervention chirurgicale est le plus souvent nécessaire.

Il existe des massages supposés réduire le risque d’apparition de coques, mais leur efficacité n’est pas prouvée. Il n’est donc pas utile de masser ses prothèses mammaires.

La reprise d’une activité sportive peut avoir lieu 6 semaines après l’opération pour le bas du corps et 3 mois pour le haut du corps. Parallèlement, il est tout à fait possible de prendre l’avion et de faire une mammographie avec des prothèses mammaires.

Quelle surveillance médicales après la pose de prothèses mammaires ?

Il est nécessaire de réaliser une surveillance clinique tous les ans après la pose d’implants mammaires. Celle-ci est réalisée par le chirurgien ou le gynécologue.  Après 40 ans, un contrôle régulier par mammographie ou échographie est également conseillé.

En cas de doute à l’examen clinique sur une éventuelle rupture (douleur, déformation du sein), le meilleur moyen de le détecter est l’IRM mammaire.

En dehors de ce suivi régulier, il est important de venir consulter si une modification des seins est détectée par la patiente ou après un traumatisme violent.

(Bonus) Comment choisir ses prothèses mammaires ?

Comme c’est une question qui revient régulièrement, j’ai rédigé un article complet sur les critères de choix pour vos prothèses mammaires. Je vous invite donc à la consulter si ce sujet vous intéresse.

 

Je termine ici cet article qui, je l’espère, aura pu répondre à vos interrogations. Si des questions subsistent et que vous souhaitez consulter un médecin spécialisé dans la chirurgie mammaire en région parisienne, je vous invite à prendre rendez-vous avec moi. Je pourrais ainsi vous accueillir dans mon cabinet de Neuilly-sur-Seine afin d’échanger avec vous sur les raisons qui vous poussent à envisager la pose de prothèses mammaires.

Docteur Raphaële ROSSARIE
Spécialiste en chirurgie esthétique et médecine esthétique.

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