Chirurgie esthétique et cicatrisation : tout ce que vous devez savoir

12 Sep 2022 | Chirurgie cutanée

Vous vous questionnez sur la cicatrisation après une opération de chirurgie esthétique ? Vous vous demandez notamment comment fonctionne la cicatrisation ? Voici quelques éléments qui devraient vous permettre d’y voir plus clair sur les différentes phases de cicatrisation, mais aussi pour identifier une cicatrisation qui relève du normal ou du pathologique.

La cicatrisation après une opération de chirurgie esthétique est un processus naturel et complexe, propre à chaque organisme. Lorsqu’elle est abîmée, la peau se reconstitue, mais peut garder une trace plus ou moins importante de ce traumatisme.

La peau est constituée de 3 couches de tissu, de l’extérieur vers la profondeur on trouve :

  • l’épiderme,
  • le derme,
  • l’hypoderme.

Seul l’épiderme, qui est la couche la plus extérieure, a la faculté de se régénérer totalement. Toute plaie ou cicatrice atteignant le derme en profondeur laissera donc une cicatrice définitive et indélébile.

Quelles sont les différentes phases de cicatrisation ?

On distingue trois grandes étapes lors d’une cicatrisation :

  1. Une phase de première cicatrisation : elle débute quelques jours après l’intervention, la cicatrice est belle et fine.
  2. Une phase inflammatoire (débutant au cours du premier ou deuxième mois post-opératoire) : la cicatrice est rosée ou rouge, un peu épaisse, voire boursouflée et sensible. Il peut y avoir des démangeaisons à ce stade. Ce dernier dure en moyenne 3 à 6 mois.
  3. Une phase d’atténuation : la cicatrice devient plus ou moins discrète, blanche et souple. Après 12 mois, on considère que la cicatrice a pris son aspect définitif.

 

Cicatrice normale de prothèses mammaires

Cicatrice normale de prothèses mammaires

 

De quoi dépend la cicatrisation ?

La cicatrisation dépend en grande partie de la qualité de la suture. Celle-ci doit être réalisée en plusieurs plans, de la profondeur vers la superficie, avec un bon alignement et un bon rapprochement des berges de l’incision (c’est-à -dire les 2 parties de peau qui ont été séparées par l’incision).

Les points de suture doivent également être retirés au bon moment. Ni trop tôt ni trop tard, soit :

  • 7 à 10 jours sur le visage,
  • 15 jours sur les autres parties du corps.

Quels sont les types de cicatrices anormales ?

Dans certains cas les cicatrices peuvent rester inesthétiques :

  • cicatrice élargie, la largeur de la cicatrice reste importante
  • cicatrice pigmentée, la couleur de la cicatrice est anormale
  • cicatrice irrégulière, la cicatrice présente des grosseurs en surface visible au niveau de l’épiderme
  • cicatrice adhérente aux plans profonds, la cicatrice présente des grosseurs en profondeur. Elles sont invisibles mais peuvent être invalidantes.
  • cicatrice gonflée, la cicatrice est saillante par rapport au reste de la peau
  • cicatrice creusée, dite également en “pic à glace”, elle fait un cratère comme par exemple lors de varicelle ou d’acné.

Dans d’autres cas les cicatrices peuvent être douloureuses :

  • cicatrice ulcérée, lorsque les tissus se désintègrent
  • cicatrice rétractile ne se laissant pas les tissus se distendre et pouvant parfois limiter certains mouvements en créant des brides adhérentes au plan profond,
  • cicatrice hypertrophique ou chéloïde, qui est alors gonflée en relief et douloureuse.

Qu’est-ce qui explique une mauvaise cicatrisation ?

Une mauvaise cicatrisation peut être liée à des facteurs intrinsèques au patient :

  • la qualité de la peau du patient et le phototype cutané (couleur de la peau) : les phototypes IV à VI, c’est-à-dire les peaux foncées, ont plus de risque d’hyperpigmentation ou de cicatrices chéloïdes (en relief),
  • la localisation de la cicatrice sur le corps : des zones à risque de mauvaise cicatrisation sont par exemple le thorax et les oreilles,
  • l’âge du patient : les adolescents cicatrisent plus mal, les petits enfants et les sujets âgés cicatrisent mieux.

Une cicatrice anormale peut également être liée à des facteurs extrinsèques :

  • infection,
  • lâchage de sutures lié à une intolérance au fil,
  • tabagisme,
  • diabète,
  • etc.

Quels sont les facteurs susceptibles d’altérer le processus de cicatrisation ?

Comme nous l’avons vu ci-dessus plusieurs facteurs inhérents ou externes au patient peuvent retarder la cicatrisation. Certains peuvent être prévenu par le patient afin de mettre toutes les chances de son côté pour obtenir une belle cicatrice. En voici quelques-uns.

Le tabagisme peut entraîner des complications cicatricielles importantes, en diminuant la vascularisation des tissus. Il est nécessaire d’arrêter complètement le tabac au moins un mois avant et après l’intervention.

Une infection peut également altérer le processus de cicatrisation. Le traitement par antibiotiques et des soins locaux permettent, la plupart du temps, de résoudre le problème infectieux, mais la cicatrice reste parfois plus visible.

L’exposition au soleil peut entraîner une fragilisation et une pigmentation définitive de la cicatrice. À savoir que les peaux foncées et asiatiques sont plus à risque de développer des cicatrices chéloïdes (en relief).

Quel soin apporter aux cicatrices en post-opératoire ?

Il est recommandé au patient, de commencer à masser la cicatrice 1 mois après la chirurgie en effectuant un pétrissage en palper-rouler et en appliquant une crème cicatrisante.
Ce soin permet de diminuer les rougeurs, la pigmentation, la douleur et la sensation de grattage lors de la phase d’inflammation.

Il sera nécessaire de protéger la cicatrice avec un indice SPF50 et de porter un chapeau à larges bords ou une casquette si le visage est concerné.

Qu’existe-t’il comme crèmes/huiles cicatrisantes ?

Durant toute son évolution, il est important de prendre soin de la cicatrice en l’hydratant et la massant quotidiennement avec une crème comme le Cicalfate ou le Cicaplaste ou une huile comme la Bi-Oil afin qu’elle devienne la plus discrète possible.

Qu’est-ce qu’un pansement protecteur ?

Un pansement protecteur aide la plaie à rester propre jusqu’à la cicatrisation, et permet d’éviter les infections diverses.
Le chirurgien peut vous prescrire du silicone en plaque ou en gel afin de diminuer les rougeurs ou l’aspect boursouflé.

Que faire en cas de cicatrice inesthétique ?

Notez qu’il n’existe aucune intervention susceptible de faire disparaître complètement une cicatrice. Cependant, certaines opérations permettent d’en améliorer l’aspect telles que :

  • L’injection de corticoïdes : ils sont injectés sur la longueur du derme de la cicatrice.
  • L’exérèse-suture : il s’agit d’exciser la cicatrice défectueuse et la refermer avec une technique de suture parfaite pour espérer obtenir une nouvelle cicatrice plus discrète. L’utilisation du laser UrgoTouch® en fin d’intervention permet d’optimiser le résultat cicatriciel en favorisant l’organisation d’un réseau de fibres de collagène dans le derme. L’exérèse suture peut nécessiter plusieurs temps opératoires.
  • Des techniques chirurgicales visant à briser l’axe principal de la cicatrice initiale et à la réorienter au mieux en fonction des lignes de tension naturelle de la peau.
  • L’expansion cutanée de la peau saine autour de la cicatrice grâce à des ballonnets gonflables : utilisée en cas de cicatrices importantes comme les cicatrices de brûlure.
  • La plastie locale avec déplacement d’un lambeau de peau avoisinant.
  • La dermabrasion chirurgicale : utilisée en cas de cicatrice creusée au niveau du visage comme les cicatrices d’acné. Parfois précédée d’un relèvement des cicatrices les plus profondes “en pic à glace”.

Et parfois, il est recommandé de ne rien faire car une intervention peut aggraver la cicatrice plus que l’améliorer. Quoi qu’il en soit, il convient d’en parler avec son chirurgien esthétique ou son dermatologue afin de trouver la meilleure solution pour vous.

Je termine ici cet article en espérant qu’il ait pu vous apporter les réponses à vos questions au sujet de la cicatrisation post-opératoire et à y voir plus clair sur les techniques utilisées pour pallier à une cicatrice inesthétique.

Si des questions subsistent et que vous souhaitez consulter un médecin spécialisé dans la chirurgie cutanée en région parisienne, je vous invite à prendre rendez-vous avec moi. Je pourrais ainsi vous accueillir dans mon cabinet de Neuilly-sur-Seine afin d’échanger avec vous sur les raisons qui vous poussent à envisager une opération pour atténuer vos cicatrices et sur les solutions qui s’offrent à vous en fonction du type de cicatrice que vous avez.

Docteur Raphaële ROSSARIE
Spécialiste en chirurgie esthétique et médecine esthétique.

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